La zone côtière et ses plages
Après deux semaines de pause nous sommes contents de reprendre la route, et c’est en ferry que nous quittons Buenos Aires afin de traverser le Rio de la Plata pour rejoindre l’Uruguay.
Après un peu plus d’une heure de navigation et un passage de douanes sans histoires, nous débarquons dans la petite ville côtière de Colonia del Sacramento où nous faisons étape pour deux nuits. Dotée d’une atmosphère paisible et harmonieuse, la ville de Colonia del Sacramento est également la plus vieille ville du pays. Fondée en 1680 par les Portugais, elle fut dès le début l’objet de nombreux conflits entre Portugais et Espagnols qui se disputaient ce site stratégique pour le contrôle de l’accès à l’océan via le Rio de la Plata.
La vieille ville, avec ses ruelles pavées au charme d’antan et son architecture combinant des styles espagnols et portugais, figure sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il fait bon s’y balader à l’ombre des grands arbres, déambuler dans les petites ruelles et se désaltérer sur l’une des nombreuses terrasses colorées qui bordent les charmantes petites places de cette bourgade au style médiéval. On peut également y admirer de magnifiques couchers de soleil sur les eaux caramel du Rio de la Plata. Nous avons beaucoup aimé et c’est définitivement une très bonne première impression de ce nouveau pays qu’est l’Uruguay.
Une mini étape d’à peine 80 kilomètres nous mène ensuite jusqu’à la petite ville de Carmelo, qui se situe au cœur d’une région viticole surnommée la petite Toscane uruguayenne. L’emblème principal de la ville est Le Puente Giratorio, un pont tournant de couleur rose-rouge qui date de 1912. Mais c’est surtout pour ses bodegas et ses nombreux domaines viticoles que l’on vient à Carmelo. Pour notre part nous nous rendons au domaine Pueblo Tannat qui est une exploitation toute récente où nous pouvons déguster 4 vins accompagnés de divers tapas. Le cépage principal est le Tannat qui est originaire du Pays Basque et qui donne des rouges corsés et rustiques. On découvre également l’Albariño qui est un cépage blanc originaire du Nord de l’Espagne, ainsi que le Marselan, un cépage rouge qui vient lui de France. L’Albariño donne un blanc sec et fruité qui ressemble un peu au Chasselas, alors que le Marselan que l’on a goûté avait des notes épicées et fruitées rappelant un Gamay.
Nous quittons Carmelo pour quelques 300 kilomètres dans la campagne uruguayenne à destination de la capitale du pays. En chemin nous nous arrêtons au domaine Familia Deicas pour un délicieux repas accompagné de 2 verres de vin. Et oui seulement 2 verres car j’ai appris qu’en Uruguay c’est zéro-zéro !
Nous passons 3 jours à Montevideo afin de visiter la capitale de l’Uruguay qui, disons le d’emblée, est bien plus petite et beaucoup moins exubérante que sa voisine Buenos Aires. Montevideo a la particularité d’être quasiment entourée par l’océan et par le Rio de la Plata, ce qui lui donne un certain charme. Elle est aussi le principal port et la plus grande ville du pays. La ville s'organise autour de la Plaza de la Independencia, autrefois site d'une citadelle espagnole. Cette place mène à la Ciudad Vieja (vieille ville), qui recèle des bâtiments Art déco, des demeures coloniales et des monuments comme le haut palais Salvo et la salle de spectacle Teatro Solís, de style néoclassique. On y trouve aussi le Mercado del Puerto qui est un marché sur le vieux port, où se trouvent de nombreux restaurants de grillades. Nous y avons mangé une côte de bœuf grillée au feu de bois qui était délicieuse.
Il vaut également la peine de faire une promenade le long de La Rambla, cette avenue côtière qui s’étend sur plus de 20 kilomètres, ce qui en fait l’une des plus longues des Amériques.
En entrant dans la ville on est salué par Henri, un motard québécois qui passe une partie de l’année à Montevideo afin d’éviter les rigueurs de l’hiver canadien… Une jolie rencontre avec qui l’on partage un peu de temps à échanger sur nos parcours respectifs. Nous passons ensemble une très belle dernière soirée au Bar Fun-Fun où l’on assiste à un concert et à un spectacle de tango.
C’est par l’avenue de la Rambla que l’on laisse Montevideo derrière nous, en longeant la côte et ses nombreuses plages de sable. C’est le début de l’automne en Uruguay, et les touristes se font plus rares, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Les stations balnéaires défilent, dont Piriápolis où nous nous arrêtons pour manger une paella en bord de mer. On continue ensuite jusqu’à Punta Ballena qui est une péninsule rocheuse offrant des vues imprenables sur la mer.
On y trouve la Casapueblo, un complexe architectural et artistique construit par l’artiste uruguayen Carlos Paéz Vilaró. Au début ce n’était qu’une cabane en bois fabriquée avec des planches trouvées sur la plage. La construction a évolué durant 36 ans de manière totalement anarchique, dans un style rappelant les maisons grecques sur l’île de Santorini.
Depuis 1994, la Cérémonie du Soleil se déroule chaque fin d’après-midi sur les terrasses du musée. Quelques minutes avant le coucher du soleil, la voix de l'artiste issue d'un enregistrement, dédie un poème au soleil pour lui dire au revoir et à demain.
Ce qui n’était au début que la résidence et l’atelier de l’artiste est aujourd’hui devenu un bâtiment de treize étages qui comprend un musée, une galerie d'art, une cafétéria, un restaurant et un hôtel. Nous tombons sous le charme de l’endroit et on se laisse tenter pour un séjour de deux nuits, avec une vue imprenable sur l’océan Atlantique Sud.
Après une étape éprouvante de 15 kilomètres, nous voici pour deux nuits dans la station balnéaire de Punta del Este. La ville et ses plages sont l'un des centres touristiques parmi les plus importants d'Amérique du Sud. Ici tout tourne autour du tourisme et la population de la ville passe de 20’000 habitants à plus de 500’000 durant les mois de janvier et février, grâce à l’afflux des touristes brésiliens, européens et américains. On tombe sur un magasin qui vend des produits européens et on se fait un pique-nique de rois avec du Brie, du pâté de canard à l’armagnac, du salami espagnol et une baguette à la française, le tout arrosé par un excellent Malbec.
Après un arrêt sur les bords de la Laguna Garzon que l’on peut traverser grâce à un pont circulaire plutôt unique (cf. photo aérienne volée sur internet), nous continuons notre exploration des plages uruguayennes avec les petites cités balnéaires de La Paloma et La Pedrera.
Punta del Diablo sera notre dernière étape le long de la côte uruguayenne. C’est un petit village de pêcheurs qui s’est aujourd’hui presque totalement recentré sur le tourisme. Nous sommes encore une fois tout heureux d’y être en dehors de la haute saison, afin de pouvoir profiter en toute tranquillité de ses magnifiques plages bordées de dunes. On y loue une jolie petite maison à quelques centaines de mètres de l’océan, où nous profitons de cuisiner une délicieuse tortilla accompagnée d’une non moins bonne saucisse à rôtir.
Nous faisons également la connaissance de Julian et Toma, un couple d’allemands qui sillonnent l’Amérique du Sud depuis deux ans à bord d’un camion 4x4 aménagé. On passe de bons moments ensemble, dont deux soirées ensemble, à échanger sur nos expériences communes autour d’un bon coup de rouge. A nouveau une très belle rencontre...
La zone côtière et ses plages