Les plages de l’Atlantique
On remonte tranquillement vers Buenos Aires, en longeant la côte et ses nombreuses plages. Après 320 kilomètres de lignes droites par une température de 28 degrés, nous atteignons la station balnéaire de Las Grutas qui est située sur la côte atlantique de la province de Río Negro. Le nom de la ville (en français, les grottes) vient des excavations que les vagues ont creusés dans les falaises qui séparent la plage de la ville. Grâce à une situation abritée dans le Golfe de San Matías, les eaux de la region sont relativement tempérées, ce qui en fait une destination très prisée par les touristes argentins.
Nous y avons loué une petite maison durant une semaine afin de profiter de l’océan et de visiter les environs. Avec ces falaises il faut faire très attention à la marée car avec un marnage de près de huit mètres, la plage est complètement envahie par les eaux et y rester bloqué pourrait être fatal…
Nous restons dans les environs et faisons un saut de puce d’une septantaine de kilomètres (clin d’œil à nos amis français) afin d’atteindre San Antonio Este au bord de la Bahia de San Antonio. C’est un minuscule village de pêcheurs qui compte à peine 400 habitants, un hôtel et quelques restaurants. On y trouve de très belles plages dont la plus connue est Punta Perdices. Ici les plages sont recouvertes de coquillages, d'escargots de mer et de petites pierres qui, lorsque le soleil brille, donnent à la plage une merveilleuse couleur blanche farineuse. Il y a aussi quelques chouettes bars de plage où il fait bon prendre un verre en fin de journée en admirant de magnifiques couchers de soleil !
Près de 250 kilomètres de lignes droites, par une température de 35 degrés et sans aucune zone d’ombre ni de possibilité de ravitaillement. C’est aussi ça la Patagonie et c’est la description du trajet qui nous amène jusqu’à la petite ville de Carmen de Patagones au bord du Rio Negro. Avec quelques bâtiments de style colonial, c’est une jolie petite ville qui a la particularité d’être la plus australe de la province de Buenos Aires. Elle forme une conurbation avec la ville de Viedma qui est située sur l’autre rive du fleuve, que l’on peut traverser grâce à un service régulier de bateau-taxi. Nous y passons deux nuits pour ce qui sera notre dernière étape en Patagonie.
Au total nous aurons passé 3 mois en Patagonie, cette immense région qui englobe toute la pointe méridionale de l'Amérique du Sud. Elle s’étend entre l'Argentine et le Chili et est séparée par la cordillère des Andes. Sa superficie est d’environ 1 million de kilomètres carrés, soit presque 3 fois l’Allemagne. La Patagonie argentine comprend des steppes arides, des prairies et des déserts, tandis que la Patagonie chilienne est composée de vallées glaciaires, de multiples fjords et d'une forêt tropicale tempérée. Avec une densité de population de 3,8 habitants par kilomètre carré, la Patagonie est une des régions les moins peuplées au monde. Ses terres sont exploitées pour l'élevage de bétail dans d'immenses fermes appelées estancias. Ce fut une expérience incroyable que de traverser ces immensités à moto, en étant constamment confrontés aux aléas de la météo et en pouvant vivre en communion avec cette nature grandiose ! C’est la tête remplie de souvenirs que nous continuons maintenant notre progression vers le Nord en laissant définitivement la Patagonie dans le rétroviseur…
Nous faisons étape à Bahía Blanca, une ville sans intérêts majeurs, à l’exception de quelques bâtiments de style colonial qui lui donne son empreinte européenne. La ville a également reçu la visite de quelques explorateurs célèbres comme Charles Darwin et Antoine de Saint-Exupéry.
Le relief est désespérément plat et par conséquent, la route désespérément rectiligne.
Les plaines désertiques de Patagonie ont laissé la place à de l’agriculture à très large échelle, avec une alternance d’immenses champs d’oliviers, de tournesols, de maïs et de cultures fourragères qui s’étendent à perte de vue… Et pour venir couronner cette monotonie, nous devons lutter en permanence contre de fortes rafales de vent latéral, au point que j’ai l’impression d’avoir fait 300 kilomètres de planche à voile ou de kitesurf.
On est donc pas mécontents d’être arrivés dans la station balnéaire de Necochea où l’on passe 2 nuits, selon le rythme des dernières semaines. La région possède les plages les plus vastes d‘Argentine, ce qui en fait une destination estivale très prisée. On y trouve également une jetée près du port, où une importante colonie de lions de mer a élu domicile. L’odeur mise à part, il est agréable de s’y balader afin d’observer de près ces animaux impressionnants.
La ville côtière de Mar del Plata est la quatrième ville d’Argentine en terme de population, et l’un des principaux centres touristiques du pays. Deux à trois millions de visiteurs y affluent durant la période estivale et nous n’avons aucune envie de côtoyer cette marée humaine. Nous nous contentons donc de traverser la ville en longeant le bord de mer où nous nous arrêtons pour le repas de midi, ce qui nous conforte dans notre décision de ne pas y séjourner.
Durant la suite du trajet, nous tombons sur Arnaud et Nona, un couple de belges qui voyage dans un 4x4 aménagé et que nous rencontrons pour la troisième fois. Je me répète mais le monde est définitivement tout petit.
Nous arrivons finalement à Villa Gesell dont l’attrait principal est sa plage de sable d’environ 10 kilomètres de longueur. La plage est bordée d’une promenade piétonne aménagée au long de laquelle se trouvent de multiples bars et autres restaurants. Villa Gesell sera notre ultime station balnéaire de la côte atlantique de l‘Argentine, et il est maintenant temps de nous mettre en route pour la capitale…

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